Comprendre, Ressentir, Guérir

syndrome du survivant au travail

Rester… et souffrir en silence

Un matin, vous revenez au travail. Quelque chose a changé.
Un bureau est vide. Une collègue n’est plus là. Partie, non par choix, mais par décision.

Et vous, vous êtes toujours là.

On pense que le soulagement viendra. Pourtant, c’est une autre émotion qui surgit : un mélange de vide, de culpabilité, d’incompréhension. Pourquoi eux ? Pourquoi pas moi ? Pourquoi ce malaise persistant ?

Si cela vous parle, sachez que vous n’êtes pas seul. Ce que vous traversez porte un nom : le syndrome du survivant au travail.

Ce que vous ressentez est légitime

Ce syndrome touche celles et ceux qui restent après une vague de licenciements, une restructuration ou des départs contraints.
Il se manifeste souvent par :

  • Une culpabilité diffuse : « J’ai été épargné, mais à quel prix ? »

  • Une perte de sens : « Mon travail vaut-il encore quelque chose ? »

  • Une surcharge croissante : « On attend de nous qu’on compense les absents. »

  • Une peur silencieuse : « Et si j’étais le prochain ? »

  • Une démotivation progressive : « Je ne me reconnais plus ici. »

Ces ressentis ne relèvent pas d’un manque de professionnalisme. Au contraire, ils sont profondément humains.

Pourquoi la douleur persiste-t-elle ?

Ce n’est pas uniquement le départ des autres qui fait mal.
C’est aussi ce qui suit : le silence, les absents qu’on ne nomme plus, les regards fuyants, les consignes qui tombent comme si de rien n’était.

La direction évoque la continuité, l’adaptation, l’avenir.
Cependant, sur le terrain, les équipes peinent à suivre. Elles s’ajustent tant bien que mal… mais à quel coût émotionnel ?

Comment avancer malgré tout ?

1. Accueillir ses émotions
Tristesse, colère, fatigue… Ces ressentis sont naturels. Les reconnaître est une première étape vers un mieux-être.

2. En parler
Mettre des mots sur ce que l’on vit permet de soulager le poids intérieur. Une simple conversation avec un collègue peut ouvrir un espace d’écoute inattendu.

3. Repenser sa place
Dans ce nouvel environnement, interrogez-vous : qu’est-ce qui fait encore sens ? Quels aspects de votre mission pouvez-vous adapter ou réinvestir ?

4. Recréer du lien
Même après une rupture collective, des connexions peuvent renaître. Une pause partagée, un mot échangé, une action collective : autant de moyens de ranimer l’esprit d’équipe.

5. Réfléchir à la suite
Enfin, cette période peut aussi être un moment de bilan.
Souhaitez-vous rester, évoluer, vous former, changer d’environnement ?
Peut-être est-ce l’occasion d’initier un mouvement, même discret, mais porteur de sens.

Vous avez le droit de penser à vous

Le syndrome du survivant est discret, souvent tu. Pourtant, il peut être lourd à porter.

Le reconnaître, c’est déjà lui enlever une part de sa force.

Alors oui, vous avez le droit de ressentir.
Le droit de douter.
Et surtout, le droit de prendre soin de vous.